gisele halimi

JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES : focus sur Gisèle Halimi, une femme engagée

Après avoir étudié des extraits du livre de Gisèle Halimi et Annick CojeanUne farouche liberté, les élèves de 3ème B ont rédigé des textes pour présenter les combats et les engagements de Gisèle Halimi. Ils et elles se sont aussi interrogé.es sur ses motivations et les difficultés, risques ou obstacles qu’elle a dû affronter.

Une avocate engagée aux côtés des peuples colonisés qui luttent pour l’indépendance

Gisèle Halimi était une avocate engagée aux côtés des peuples colonisés qui luttaient pour l’indépendance.

Quelles raisons ont poussé Gisèle Halimi à s’engager dans ce combat ? Comment a-t-elle fait et quels obstacles, risques ou difficultés a-t-elle affrontés ?

Gisèle Halimi s’est engagée dans ce combat pour de nombreuses raisons. Très attachée à la liberté, elle ne pouvait que soutenir le désir d’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ses autres motivations sont le féminisme, la solidarité avec les femmes engagées dans l’action publique et selon ses mots « la défense d’une certaine conception de la justice. »

Gisèle Halimi a manifesté cet engagement en défendant d’abord deux accusés au procès de Moknine, à Tunis en 1953. Cinquante-sept Tunisiens y ont été condamnés pour avoir participé au massacre de gendarmes, au cours d’une émeute en lien avec une manifestation pour l’indépendance. Les peines sont diverses, plus ou moins lourdes, allant jusqu’à la peine de mort pour trois d’entre eux, dont le client de Gisèle Halimi. Elle plaide alors un recours en grâce auprès du Président, en 1954 à Paris. C’est la première femme à le faire. Et elle obtient la grâce présidentielle. Cinq ans plus tard, en mai 1959, elle demande à nouveau la grâce au général de Gaulle, alors président, pour deux condamnés à mort lors du procès d’El Halia en Algérie. Enfin, son affaire la plus connue est celle de Djamila Boupacha, une indépendantiste algérienne, musulmane, de 22 ans, torturée pendant trente-trois jours (brûlée aux cuisses et aux seins) et violée par trois soldats Français. Djamila est condamnée puis amnistiée avec la signature des accords d’Evian, qui mettent fin à la guerre d’Algérie en 1962.

Gisèle Halimi n’a pas eu peur de prendre des risques. Pour défendre les combattants indépendantistes, elle s’est rendue fréquemment à Alger où elle était considérée comme une traîtresse. Elle recevait des appels injurieux, des insultes et des cercueils. Pour défendre, Djamila Boupacha et lui éviter la peine de mort, elle n’a pas hésité à ne pas respecter le secret professionnel et son serment d’avocate, en divulguant des détails du dossier, dans le but de toucher l’opinion publique. Elle a donc transgressé la loi et la déontologie.

Lili-Marie, Ludivine, Léo, Noah

 

Une avocate engagée contre le viol

Gisèle Halimi voulait saisir la possibilité de faire évoluer la jurisprudence et la loi, en menant plusieurs procès contre le viol.

Elle a participé à des procès contre des violeurs, notamment celui d’Aix-en-Provence en 1978. A ce procès surnommé « le procès du viol », comparaissaient trois hommes ayant violé et brutalisé pendant cinq heures deux jeunes filles. Gisèle Halimi a donc lutté pour que le viol soit considéré et jugé comme un crime.

Elle a été confrontée à un climat de haine et de violences (injures, violences physiques, menaces…), à des mentalités conservatrices et homophobes.

Dana, Thalia, Kalilou, Yvann

 

Une avocate engagée pour le droit à l’avortement

Gisèle Halimi s’est engagée pour le droit à l’avortement. Quand les femmes voulaient avorter, elles devaient le faire clandestinement et c’était dangereux. Elles pouvaient en mourir ou être condamnées à des peines de prison.

Pour mener ce combat, Gisèle Halimi a contacté des personnes célèbres du cinéma, de la littérature, du théâtre, Catherine Deneuve, Françoise Sagan, Marguerite Duras, Ariane Mnouchkine… mais aussi des militantes de gauche. Toutes ont signé le manifeste des 343, un texte publié par Le Nouvel Observateur, le 5 avril 1971, dans lequel elles proclamaient avoir avorté et réclamé l’avortement libre.

En signant ce texte, Gisèle Halimi a pris des risques. En effet, en tant qu’avocate, elle a mis en danger sa carrière professionnelle. Elle a été sanctionnée par un blâme du bâtonnier de l’ordre des avocats de Paris.

Hamza, Chaïma, Macira, Abdoul, Aminata

 

 

Le combat de Gisèle Halimi pour la légalisation de l’avortement et le procès de Bobigny

En 1972, Marie Claire, une jeune fille de 16 ans est violée et dénoncée, par son violeur à la police, pour avoir avorté. Gisèle Halimi s’engage à défendre la jeune fille lors de son procès. Elle souhaite montrer l’injustice et la discrimination sociale dans cette affaire. En effet, jamais une femme de PDG ou de ministre n’était poursuivie pour avoir avorté, pourtant ce sont des femmes qui tombent enceinte et avortent elles aussi. Cette affaire est pour Gisèle Halimi, un moyen pour dénoncer la loi de 1920, en « faire le procès. »

Pour y parvenir, elle a fait appel à des grands témoins comme Simone de Beauvoir, Aimé Césaire, le professeur Milliez (fervent catholique) … Elle a remporté le procès puisque Marie Claire a été relaxée. Elle a aussi créé une association, Choisir la cause des femmes, destinée à défendre gratuitement les femmes poursuivies pour avortement.

Durant le procès, elle a mis sa carrière en péril en avouant publiquement avoir avorté devant les magistrats.

Awa, Louane, Eliott, Hassiniou

 

Gisèle Halimi, une féministe en politique

Dans ses combats, Gisèle Halimi s’est engagée pour défendre les droits des femmes et lutter contre les inégalités. Elle voulait aussi faire évoluer les lois, mettre « en œuvre une autre politique que celle de la droite gaulliste. »

Gisèle Halimi a été élue députée de l’Isère en 1981. Elle a rédigé une dizaine de propositions de lois. Et elle a défendu à l’Assemblée la loi pour supprimer le délit d’homosexualité.

Son action en tant que députée a été limitée, car elle était très isolée. Aucune de ces propositions de lois n’a été inscrite à l’ordre du jour ni discutée.

Nora, Luana, Narcisse


Quelques photos du collège Aimé Césaire

Le collège en images